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Besedila: Barbara. Marienbad Cd N.9. Le Bourreau.


Tendu de crepe, au crepuscule,
Flanque d'un grand noir majuscule,
Au zenith profond de minuit,
Il avance dedans la nuit,
Le bourreau, le bourreau.

Moi, je le nargue lentement,
Comme un jour d'hiver au printemps,
Comme la toute derniere gelee
Sur l'avant-garde de l'ete,
Ce bourreau, ce bourreau.

Car moi je vis, comme un printemps
Qui en sait peu, qui ne sait pas,
Car moi je vis, comme un eclat
De feu d'amour en feu de joie
Et tant pis si, de temps en temps,
Il neige un peu sur mes printemps.
Je sais bien que, certains matins,
Il y a des fleurs de chagrin.

Flanque de son grand M majuscule,
Tendu de crepe au crepuscule,
Au zenith profond de mes nuits,
Il avance dedans ma vie,
Le bourreau, le bourreau.

Il connait tres bien son chemin.
Tous les chiens lui lechent la main.
Il connait tres bien son chemin.
Tous les chiens lui lechent la main,
Au bourreau, au bourreau
Mais moi je vis, comme un printemps
Qui sait tres bien, qui prends son temps,
Mais je vis en attendant,
Le temps qu'il me reste de temps

Et bien sur, que de temps en temps,
Il a neige sur mes printemps
Mais je n'ai pas, dans mon jardin
Que des fleurs couleur de chagrin.

Quand se pose le crepuscule,
Vetue d'un grand noir majuscule,
Gantee d'un velours noir qui luit,
Moi, je m'en vais vivre ma vie
Sans bourreau, sans bourreau.

Tout en le narguant lentement,
J'aurais cueilli tous mes printemps.
J'aurais vecu d'avoir aime.
J'aurais tout pris, tout partage,
Sans bourreau, sans bourreau.

Il peut venir au crepuscule,
Flanque de son M majuscule.
Au dernier souffle de ma vie,
Il ne prendra qu'un corps sans vie.
Il ne prendra qu'un corps sans vie,
Le bourreau, le bourreau, le bourreau...