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Besedila: Chiens De Paille. Mille Et Un Fantômes. Post Scriptum.


Refrain
Tout ce qui compte, c'est qui ecoute. Je t'emmerde si tu comptes qui ecoute.
Je m'en tape de ce que ca coute. C'est comme ca. Pas de place pour un doute.
Peu importe qu'on approuve. J'ai fait mon choix, c'est ma route.
Je veux un rap digne de nous pour que les notres s'y retrouvent.

J'apporte ce track crade comme un bootleg, le gout de perdre pour ton crew de begues. Mes foules de vers roulent comme Goodyear. Un coup de nerfs pour les jours de merde. L'ame des pionniers comme Kool Herc. Je t'amene du bouclier a l'I-Book, couplet classe pullman pour que les cous' breakent, le passent en boucle, mec, pousse "rec". Maintenant who's next ? Au mic, sans loupes de fake, je defend mon bout de steak. On parle de coup de maitre. Je dis pas que je m'en fous. Je souhaite qu'un jour peut-etre, ce soit mon tour, mais meme si les foules se pressent seul on nait, seul on reste de bout en bout, frere. Eleve au rap militant, pas de lyrics tendres, ni de dilettante. Signe des Temps. Pres de dix ans que je rappe cette vie etrange. Mohican du hip-hop penitent, c'est mon existence. Le regret immense de trop de medisants, a l'evidence, vehement de difference.

Accrocs des ondes radios, trop d'ados croient au rap Eldorado. Ce lot de ragots, gros gateaux, majors, beaux bateaux, stocks de gos, plateaux de coke, corrados, flots de bravos, photos, autographes. Ronaldo des charts, porte-drapeau de polo Ralph Lauren. Hauts de tableaux. Trop de video-clips aux ideaux de riches, niais, nocifs, cibles d'office, Filet-o-fish pour le crane avec tout le brio de M6. Trop de minots prives trop petits, de visees, d'optiques. Le cerveau vrille trop vite, en manque de reves, se sont rives aux tripes nos envies de briller aussi. Trop de rimes anodines. Tant de momes se fient a nos dires, vibrent a nos rythmes, fideles aux titres malgre ce que leurs fille-meres peuvent dire. Le besoin de mediter, la fibre de nos lyrics, d'une existence "serie B". Trop de gimmicks priment au prix de lyrics. Je viens pas vendre du reve, c'est pas le monde de "Fame", genre "on s'aime tous", "ton frere est mon frere". Je suis pas de ceux qui enseignent, pleins de conseils mais que rien ne concerne. A mon sens, l'ignorance : le coup de grace aux coupables d'innocence.

Refrain

Y'avait pas de place ou se mettre, pour nous, dans leurs rangs. Pas grave, on a fait nos traces. On avait nos frasques, nos mics, narrait tout ce qui par les mots passe. Amarres aux pages comme Marley aux oinjs, on s'epargnait le naufrage. Rien a carrer des stats, je parle d'un autre age, havre d'un autre rap. Rien a faire, mec, cet art trempe mes chairs, abreuve ma verve. Ca, meme pour Trump, c'est trop cher. Le theme de ma chaire ? La braise de mon ere. C'est tout ce qui me pese de perdre. Le nerf de ma guerre, l'etreinte sincere d'un frere. Le brun de mes cernes. Un peu de bonheur en vers. Une vie, une heure, un etre. Le texte, ma perle.

Refrain

(Merci a Vivien Fradin pour cettes paroles)